Ce jeudi 1er
mai, Osez le féminisme ! 59 a participé à trois évènements dans
la région :
- la traditionnelle manifestation de la fête du travail à Lille
- le salon du livre de la critique sociale et de l'expression populaire à Arras
- la fête de la soupe à Lille
Encore dans la rue !
Osez le féminisme ! 59
s’est mobilisé ce 1er
mai, tout comme les années précédentes, pour cette journée de
lutte et de mobilisation des travailleurs et travailleuses.
L’occasion pour nous, féministes, de rappeler que dans notre pays
(comme dans beaucoup d’autres), les inégalités professionnelles
persistent.
Si, en France, depuis plus de 40 ans, le principe
de l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes est
inscrit dans le droit (loi du 22 décembre 1972), dans les faits, la
réalité est tout autre. En effet, les femmes gagnent en moyenne 27
% de moins que les hommes. Cet écart s’explique par le fait que
celles-ci sont souvent orientées vers des métiers peu valorisés
(donc peu rémunérateurs), qu’elles ont peu accès aux postes à
responsabilité et qu’elles représentent 80% des salarié-e-s à
temps partiel (essentiellement subi). De plus, à compétences et
qualifications égales, la différence de salaire qui subsiste est de
9% : cet écart « inexpliqué » est bien l'expression d'une
discrimination pure et simple. Ce constat nous rappelle que la loi,
si elle participe au progrès, ne le produit pas automatiquement !
Cette manifestation a également été, pour nous,
l’occasion de rappeler :
- que les femmes sont les plus touchées par la
crise économique. (70% des travailleur-se-s pauvres et 57%
des bénéficiaires du RSA. 45% des chômeu-r-se-s "sans droits"
sont des femmes seules ou des mères isolées) ;
- que les secteurs largement
féminisés sont dévalorisés, précarisés, sous payés. Ceci
s'explique par un processus de division
sexuée du travail. Selon Danièle Kergoat, « la division
sexuelle du travail a pour caractéristiques l’assignation
prioritaire des hommes à la sphère productive et des femmes à la
sphère reproductive ainsi que, simultanément, la captation par les
hommes des fonctions à forte valeur sociale ajoutée (politiques,
religieuses, militaires, etc.). Cette forme de division sociale a
deux principes organisateurs : le principe de séparation (il y a des
travaux d’hommes et des travaux de femmes) ; le principe
hiérarchique (un travail d’homme « vaut » plus qu’un
travail de femme). »(1).
Cette division sexuelle du travail n’est pas une donnée immuable,
ni une donnée naturelle, mais une construction sociale en défaveur
des femmes.
Que
ces revendications puissent avoir été entendues et comprises par le
plus grand nombre lors et au-delà de cette manifestation du 1er
mai.
1
– Danièle Kergoat, Les
rapport sociaux de sexe,
2010, PUF collection Actuel Marx, p60-70
Dans le monde du livre aussi, osez le féminisme !
Le 1er
mai de chaque année, à Arras, a
lieu le salon du livre de l'expression populaire et de la critique
sociale organisé par l'association Colères du Présent. Ce salon du
livre militant accueille un forum social en plus des stands
d'éditeurs et éditrices et d'auteurs et autrices, des conférences
et des spectacles. Pour la première fois, nous y avons participé.
C'était une occasion de rappeler qu'en matière
d'égalité femmes-hommes et de reconnaissance des femmes autrices,
le monde du livre a de gros efforts à fournir …
Les autrices
sont peu éditées. Les grandes maisons d'édition sont encore loin
de promouvoir les écritures féminines. Par exemple, chez Seuil, ce
sont 70% des ouvrages de littérature française publiés qui sont
écrits par des hommes, chez Grasset 72 % et chez Gallimard, on
atteint 80% ! Et en ce qui concerne les métiers de l'édition, ce
secteur largement féminisé connaît bien les inégalités
salariales et le plafond de verre !(2)
Heureusement, nous avons croisé quelques maisons d'édition qui publient de superbes livres féministes à Arras !
Heureusement, nous avons croisé quelques maisons d'édition qui publient de superbes livres féministes à Arras !
Allez voir du côté :
- des Éditions iXe : www.editions-ixe.fr/
- de La ville brûle www.lavillebrule.com, dont on adore le livre jeunesse On n'est pas des poupées : mon premier manifeste féministe de Delphine Beauvois et Claire Cantais
- des Liens qui libèrent : www.editionslesliensquiliberent.fr
- et de l'Échappée : www.lechappee.org
Dans les bons
élèves de la publication d'autrices notons que la maison d'édition
locale La Contre Allée www.lacontreallee.com
édite 15 femmes sur 36 auteurs : encore 3 autrices et on arrive à
l'égalité !
Sur le stand
Osez le féminisme ! 59, nous avons rencontré beaucoup de personnes
osant braver la pluie ! Nos slips « guili guili » en ont
fait rire plus d'un-e ! (et d'ailleurs, on vous invite à aller faire
un tour sur le site ww.osezleclito.fr)
Cliquez pour voir l'album |
Certain-e-s ont pris le temps de la
discussion avec nous sur les sujets de l'égalité professionnelle,
des retraites, de la prostitution ou encore du genre. De chouettes
rencontres !
2
– Livrehebdo : « L’égalité hommes-femmes reste à
améliorer dans l’édition » par Hervé Hugueny le 18-10-2013
http://www.livreshebdo.fr/article/legalite-hommes-femmes-reste-ameliorer-dans-ledition
Les féministes remettent le tablier !
Cliquez pour voir l'album
Décidément les féministes sont là où vous ne
les attendiez pas !
Une soupe pour raviver le
combat, un velouté pour envoyer des idées : c'est le
parti-pris de notre première participation à la fête
internationale de la soupe, « La Louche d'or », organisée
par l'association Attacafa (attacafa.com)
dans le quartier de Wazemmes, tous les 1er
mai à partir de 15h.
Une soupe, oui, mais pas
n'importe laquelle : retroussant nos manches, à l'image de
l'affiche We can do it ! (3)
nous avons rempli les bols de « CassMacho », le gaspacho
féministe. Parce que oui, nous pensons que le féminisme est la
seule recette contre la domination masculine.
Cette
soupe nous l'avons voulue généreuse et engagée, pour partager
ensemble un moment convivial et drôle, après la manifestation du
matin et avant nos prochaines réunions thématiques. Avec plus de 20
litres de soupe distribués (malgré l'averse !) et quelques mots
(qui en disent souvent long) échangés avec nos goûteuses et
goûteurs, le pari est tenu.
Une soupe hier, des militant-e-s pour demain ?
S'il vous reste des machos à mixer, si vous en avez ras-le-bol des
violences et du harcèlement, si vous avez envie de participer à nos
actions pour transformer la société patriarcale, que vous soyez une
femme ou un homme, rejoignez-nous !
3
– L'histoire de « We can do it ! » et « Rosie the
riveter »,
http://olf59.blogspot.fr/2013/11/we-can-do-it-et-rosie-riveter.html
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